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Quand on fait une activité physique en recherche de performances, de médailles.. quoi cherche t'on au juste?

 Notion de pèlerinage
 Prenons diverses façons d'aller voir un ami, ou de passer d'un lieu à l'autre.
 1 Sauter dans sa voiture presque au dernier moment, démarrer au son de la radio qui s'allume en même temps que le contact, conduire "sans y penser" tout en allant très près des limites possibles de vitesse, et arriver pile à l'heure. Si on est en avance, feuilleter des catalogues ou "écouter" de la musique pour éviter de s'ennuyer et d'avoir des soucis.
2 Partir légèrement en avance, se contenter du bruit du moteur, des sensations de la conduite, et de la vue du paysage, même vu et revu au quotidien, alimenter les moments d'attentes par de la curiosité désintéressée, regarder les passants, le ciel, ou les arbres ou ce qui se passe en soi, tout en savourant une petite "pause" avant la rencontre.

 S'impliquer PHYSIQUEMENT à cette rencontre qui n'est pas qu'une préparation mentale...

3 Utiliser un moyen de propulsion musculaire et être présent mentalement au monde lors du voyage. Si c'est trop loin, prendre sa voiture, mais en partant une demi heure en avance et la garer bien avant la destination pour finir à pieds, dans un esprit zen, littéralement (attention le vrai sens de ZEN qui est être entièrement vigilant à ce qui se présente et non pas le faux qui est véhiculé par le marketing qui assimile zen à détendu et négligeant sans souci, prêt à acheter une futilité sans réfléchir).

4 Pratiquer une pratique physique préparatoire à la rencontre... par exemple faire une centaines de prosternations, ou même une centaine de milliers de prosternations avant de rencontrer une personne dont on juge que c'est un événement rare dans une vie. Une variante de cette solution est de faire volontairement le voyage à pieds même si c'est très loin, et si ce n'est pas assez loin, rallonger le voyage en faisant un grand circuit pour  s'imposer un trajet volontairement plus long et surtout faisant appel aux muscles volontairement à pieds ou à vélo, pour augmenter le mérite à aller rencontrer cet ami... c'est là la définition du pèlerinage: donner de l'importance à la rencontre...

Et si justement il n'est pas possible d'accomplir le voyage à pieds ou en vélo... pratiquer effectivement des prosternations ou une pratique physique correspondante au pèlerinage... Il y a dans de telles pratiques le respect du "j'ai décidé que c'est une chose importante" et de le concrétiser par de l'activité et un ressenti physique

Ces activités ont souvent "dégénéré" en rituels que l'on fait mécaniquement par habitude ou même pire, contre son gré sous une contrainte sociale, sans en comprendre la raison profonde, ce qui est le cas de bien des "corvées" religieuses qui alors sont finalement rejetées...

1-10 Commentaires de ces attitudes...

Entre la solution 1 et 2, l'attitude mentale n'est pas du tout la même et pourtant, il y a très peu de différence de temps, il suffit de quelques minutes de différences pour éviter un stress du à l'empressement, ce qui peut permettre une attitude plus présente même en voiture.

La solution 3 demande plus de sacrifice de temps, mais elle permet d'entretenir à la fois sa santé et l'ouverture du mental. On arrive alors chez son ami avec un esprit bien plus clair, moins de stress, en meilleure santé, et tout se passe mieux, pour celui qui vient vers l'autre et celui qui le reçoit. Si on ajoute la conscience écologique, une certaine gratification, le fait d'avoir évité des nuisances, sont une source de motivation.

La solution 4 ajoute à la dépense physique une pratique rituelle qui rabaisse l'orgueil et favorise le respect de l'autre. Lors de la rencontre, le pratiquant sera plus ouvert, sera plus humble, considérera l'autre comme "au dessus de lui" ce qui favorise l'écoute pour lui, et une facilité d'échange pour l'autre: avant de rencontrer son ami, un maître ou une personnalité, il fera des dizaines, des centaines, des milliers de prosternation, 500 prosternations équivalent à 13 km de course à pieds...

Notez bien encore que lors de cette pratique un état mental particulier est travaillé. Il est en effet possible "techniquement" de faire "du fitness" tout en écoutant la radio. Ce qui revient simplement à se déconnecter mentalement d'une "corvée" en cours...

L'autre façon de se déconnecter est de rechercher dans la pratique physique de la performance et des médailles.. l'enjeu se déplace donc sur les résultats secondaires de l'entraînement physique et non le but premier.

 
 

Pour constater la différence profonde, vous pouvez expérimenter vous même la différence qu'il y a entre être au sommet d'une montagne après y être allé à pieds, ou après être descendu du téléphérique. Si vous allez chez votre ami, cette différence existe, mais avec l'habitude ou même l'absence de points de comparaison, on ne s'en rend pas compte... essayez.

Si vous êtes allez chez votre ami en battant encore une fois votre dernier chrono, il se peut que la rencontre a perdu aussi son sens..
Bien sur cela marche si vous êtes réellement présents lors de la marche et non pas en train de vous lamenter sur la souffrance de la fatigue ou autre, ou bien la tête dans le guidon. La souffrance doit être évité, mais une certaine difficulté aide, tout est nuance entre la facilité de sauter dans la voiture et s'imposer une épreuve trop dure sur le plan physique comme l'est souvent le footing du dimanche devenu compétition.
Nous gagnerons dans notre monde à accorder une certaine importance, un certain égard, une certaine valeur à trajets en les transformant en pèlerinage, dans le quotidien.