L'endurance..

C'est un effort gratifiant, efficace, prolongé, qui repose sur la base aérobie: C'est le type d'effort qui est le plus sujet à une progression, de l'ordre du décuple, et la performance est facilement mesurable... On est alors tenté de mesurer les progrès et de se perdre dans une compétition où l'on s'identifie au résultat plutôt qu'au ressenti.
Une activité physique cumulée dans la durée est possible si on a de l'endurance et est ainsi le plus puissant exutoire de la colère accumulée.



"Faire du sport" (de la compétition)? Si on le fait pour du résultat, cette approche constitue un des aspects les plus marquant de notre monde: la compétition et le non authentique qui est associé à la peur de perdre, et du coup le mensonge sur la vérité qui en découle: la perte de l'essentiel.


Pourtant il faut bien commencer quelque chose: acquérir de l'endurance quand on est physiquement mal dans sa peau demande, transitoirement un travail: respecter une gestion de son effort de telle sorte que l'adaptation de l'organisme se dirige vers une aptitude à produire du mouvement avec puissance, sans fatigue.

Ne pas en faire trop
Ne pas en faire pas assez
Ne pas flâner et trop fragmenter l'effort qui doit être régulier, soutenu et stable au moins 20 mn..

Pour la motivation:
Se faire plaisir,
Ressentir ce que l'on fait
Ne pas chercher à faire un résultat..

Pour les repères
Mesurer sa fréquence cardiaque pour savoir ce que l'on fait.
Si possible... Mesurez, enregistrez et regardez après ce que vous avez faits pour voir si vous respectez les critères d'un effort d'endurance de base aérobie.
Cela suppose un minimum de savoir, et ce savoir doit aider, et non pas remplacer la gestion de ce que l'on ressent, et quand la forme et la santé viennent... il doit passer au second plan, voir être "oublié"..



 
Composantes de la pratique: être aimé pour ce que l'on FAIT
Aimer ce que l'on A
être aimé pour ce que l'on EST
Aimer SOI.
Motivation Faire un résultat Jouir de la vie et être conscient
Concentration Resté centré sur l'objectif, le résultat dans le réticule Vigilance sur qui est perçu dans le temps présent: plaisir de se sentir vivre dans l'activité, se sentir être son corps. S'aider éventuellement de repères pour éviter de se malmener tout en s'adaptant à l'activité
Résultat Si il est non atteignable: stress et pression, humiliation.
Si il est atteint: démotivation sauf si nouveau objectif: dépendance à la comparaison, orgueil de faire mieux ou humiliation de faire moins bien.
Ne plus avoir besoin de faire des résultats.



DANGER!!!
Surtout ne commencez pas une remise en forme en vous imposant de courir une demi-heure d'un coup!!!

Résultat attendu: "tenir" jusqu'à la dernière seconde et ainsi vaincre...

Le SPORTIF est plus proche du sédentaire qu'une personne naturellement adaptée à l'endurance!
En cet état, courir sans dommage est une impossibilité.. Cherchant un résultat au dessus de ses moyens, le sportif entre dans une logique de progression limitée et un risque pour sa santé, car il gère mal son activité.
Il se bat contre lui même, et se conditionne à détester en profondeur les efforts physiques qui devient source de fatigue chronique.
Il peut aussi, si il insiste, rendre fragile des tendons et son squelette et être limité le restant de sa vie.

L'activité physique ne doit pas être "du sport" (En aucun cas être une corvée).

S'adapter doit se faire sans effort pénibles, mais avec une constance, une pratique au quotidien, et une certaine intensité, et cela prend plusieurs mois..
Courir dans la monotonie, en surveillant un chrono ou sa montre, et ce, sur une surface plane et dure est trop éprouvant pour une personne non entraînée: cela l'oriente irrémédiablement vers l'association "activité physique = corvée". Comme ce n'est pas agréable, la motivation est trouvée dans l'espoir d'un résultat ou le challenge à tenir jusqu'à la fin qu'on s'est imposée.. On obtient rarement mieux qu'une pratique en yoyo.

Au début, pour une personne qui découvre qu'elle aurait besoin d'activité physique, il faut ne pas tomber dans le piège d'en faire trop ou pas assez... Dans la norme de l'état de santé occidental, c'est délicat car il n'y pas de repères et de sensations gratifiantes: c'est tout simplement pénible.  La tentation est grande de se forcer et d'avoir une attitude de sportif..
 

DANGER!!! La seule chose qui apparaît gratifiante en effet est d'avoir réussi une épreuve, avoir réussi à "tenir", s'être dépassé..

Cela est particulièrement destructeur du potentiel physique, par ce que on part sur une mauvaise base de tout son être: on s'entraîne à résister à la souffrance au lieu d'investir cette énergie à construire son adaptation au métabolisme aérobie...
Le fait d'être sous contrainte incite l'organisme à gérer un entraînement même modéré avec du stress, ce n'est donc plus un entraînement mais une sorte d'épreuve répétée.

Une personne maigre et légère qui a investi dans un matériel haut de gamme, peut réchapper de telle erreurs, au moins sur le plan physique, mais la plupart  le regrettent 15 ans après surtout si le but recherché était de perdre du poids, chez une personne en surcharge pondérale: ils sont devenus fragiles du dos , des chevilles et des genoux...



Le mode de vie le plus fatiguant... c'est le mode de vie sédentaire

En effet, son coeur bat en moyenne  vers 50% à 60% de ce qui est immédiatement épuisant, sur 24h... C'est comparable à celui d'un coureur qui participe à un raid, sauf que pour le sédentaire et le sportif c'est tous les jours de l'année et non pas seulement sur une période de quelques jours..
C'est tout simplement par ce que le mécanisme cardiovasculaire s'est affaibli: le simple fait de vivre sans rien faire demande déjà la moitié de ses ressources.
Performer la tête dans le guidon est tout aussi fatiguant, surtout si malgré son courage on reste lent comparé aux vrais athlètes qu'on a en référence. Les progrès cardio-vasculaire ne compensent pas ce qui est demandé: le mode de vie obtenu est tout aussi épuisant.
 

C'est la personne qui pratique au quotidien 1h à 1h30 par jour (sans serrer les dents, sans dopant, sans café, et NON SPORTIVE)  qui a, à terme, obtient une moyenne basse: vers 30% de son maximum cardio-vasculaire car en effet sa fréquence cardiaque de repos est devenue très basse et cela fait plus que compenser la fréquence cardiaque élevée, mais non excessive de l'exercice qui ne prend finalement que peu de temps de la journée.
La personne qui pratique une activité physique sans forcer mais aussi sans flâner est donc celle dont le coeur à le moins à battre dans la journée, qui vit donc le plus longtemps.
Pour la personne entraînée... son coeur bat 3 fois quand celui du sédentaire ou du sportif bat 5 fois, et ce pour faire la même chose.

Nous devrions tendre vers un mode de vie ou l'activité physique est gratifiante et quotidienne, doublée à une pratique de vigilance au présent: autrement dit.. un pèlerinage vers soit même et ses amis à chaque déplacement.

Le non sportif, le pèlerin se promène en respirant et en admirant et fait des progrès sans s'en rendre compte, finit par faire sans même y penser ce qui aurait été, quelques mois auparavant une épreuve physique, voir même une impossibilité!
Il n'a pas de plan d'entraînement, mais simplement un état d'esprit à avoir: "être efficace, aller loin, mais ménager sa monture".

L'ordre de grandeur des bénéfices du passage à une vie sédentaire à une vie active sur le plan physique est de 2 à 3 fois plus de puissance aérobie en dessous du seuil lactique (monter 2 à 3 fois plus vite une montagne qu'avant) et de 3 fois plus de durée (se fatiguer 3 à 4 fois moins vite)...
Il est possible du coup d'en faire 5 à 10 fois plus qu'avant en fatiguant moins: par exemple gagner 2000m d'altitude en 3 heures, en prenant le temps d'admirer le paysage, et redescendre tranquillement avant l'arrivée des nuages, et d'être reposé de cela le lendemain ou le sur lendemain au lieu d'avoir mal partout durant 5 jours..
De plus, il n'est pas besoin d'emporter de la nourriture et beaucoup d'eau.. le peu de graisse stockée dans les muscles apporte du sucre sanguin... et de l'eau.

L'endurance permet de ne pas avoir d'efforts pénibles à endurer. Ce qui n'était que des efforts longs et pénibles, de surcroît dangereux pour les os, muscles et articulations sont devenus gratifiants et bénéfiques.. Et le niveau atteint devient comparable à celui des athlètes... en dessous certes, mais du même ordre de grandeur (20 à 30% de moins en puissance et comparable en durée)..
Il est bon de temps en temps faire des mouvements qui renforcent la force musculaire, de sorte que les muscles disposent d'une marge de puissance par rapport à ce qu'un effort d'endurance demande... le rendement s'améliore et les progrès sont importants.

le but, le vrai.. c'est de VIVRE, et de jouir de la vie... là est la VRAIE motivation..
Le résultat "sportif" n'est que secondaire...

Je préconiserais d'éviter de chronométrer, de ne pas avoir l'heure (se contenter de repérer le soleil!), et de s'ouvrir au monde intérieur et extérieur (en fait c'est le même monde!) en étant vigilant à soi-même pour ne pas se concentrer sur une fixation et plutôt englober tout avec sa conscience, de sorte à percevoir sa respiration, son coeur, les phosphènes de la rétine (les phosphènes dépendent de l'oxygénation et de la glycémie et aident à se gérer avant qu'apparaisse une fatigue), le paysage, ainsi que les distractions mentales dont on se détourne aussitôt en s'attachant encore le plus à tout ce qui est ressenti dans le présent, à tout ce qui informe qu'on est bien en VIE (marche consciente).

Un obstacle apparaît parfois: le mental n'est pas calme et emporte l'esprit dans la distraction, on s'oublie à marcher en pensant à des tas de trucs au point même d'en oublier de ressentir et de voir le paysage (marche inconsciente).
Si tel est le cas, il est bon de faire souvent quelques minutes par jour des séances assises de concentration sur sa respiration, et de se focaliser de plus en plus sur les narines et l'air qui entre et qui sort.. (une posture de méditation qui demande à respecter 5 à 7 points de vigilance à la posture est une aide... le non respect de un seul de ces points réveille la personne de la distraction, et on peut aussi faire de l'aviron, en respectant tous les points, sinon on s'en rend compte rapidement qu'on rêvait... en tombant à l'eau)
On peut aussi se poser la question si on a fait le lâcher prise au bon moment... en faisant du tir à l'arc (on doit lâcher la flèche quand on ressent  son  lien à la cible)

L'état de calme ainsi obtenu permet une meilleure vigilance ensuite dans toute autre action y compris celle de penser en étant plus près de la racine des idées et en prenant conscience des ressentis.
C'est ainsi que l'esprit calme se positionne de plus en plus profond, plus près de la racine des idées, et connaît de mieux en mieux la véritable motivation des pensées.